lundi 17 mars 2014
mardi 4 mars 2014
Mozilla présente un « Firefox phone » à 25 dollars
Lancés l’an dernier et positionnés dans l’entrée de gamme, les smartphones sous Firefox OS sont déjà commercialisés dans quinze pays. Aucune arrivée en France n’est prévue pour l’instant.
Au Mobile World Congress , les annonces les plus surprenantes ne concernent pas forcément les smartphones les plus chers. Cette année, les modèles à moins de 100 dollars leur ont parfois volé la vedette. D’abord avec Nokia, qui a dévoilé dès l’ouverture sa nouvelle gamme X utilisant le système d’exploitation Android de Google
Mais le constructeur finlandais, filiale de Microsoft, n’est pas le seul à s’attaquer au marché des smartphones « low cost », où Android et les constructeurs chinois règnent en maître. La Fondation Mozilla, qui propose depuis tout juste un an un système d’exploitation pour mobile appelé Firefox OS , a fait sensation en montrant à Barcelone ce qui pourrait être le smartphone le moins cher du monde, avec un prix de seulement 25 dollars (20 euros).
Pour l’heure, il ne s’agit que d’un prototype, et rien ne garantit qu’il arrivera un jour entre les mains des consommateurs. L’initiative est venue d’un équipementier chinois peu connu, Spreadtrum, qui a rassemblé sur un même composant les principaux éléments nécessaires à un smartphone (processeur, modem, mémoire, etc.) et affirme qu’il peut servir à concevoir un téléphone à prix imbattable. Doté d’un écran couleur de 3,5 pouces, le prototype présenté sur le salon propose la plupart des fonctions présentes dans un smartphone classique : navigation web, messagerie, applications, connexions sans fil en wi-fi et Bluetooth, lecture audio et vidéo... Il possède même un appareil photo de 2 millions de pixels. En revanche, il n’intègre pas de GPS, et son modem se limite aux technologies 2G et Edge.
Sept nouveaux modèles
Pour l’heure, aucun fabricant n’a annoncé de produit utilisant le composant de Spreadtrum. Mais, depuis la commercialisation des premiers téléphones sous Firefox OS en juillet dernier, ces terminaux sont désormais disponibles dans quinze pays, principalement en Amérique latine et en Europe. La liste devrait s’agrandir d’une douzaine d’autres marchés cette année - mais aucun lancement n’est pour l’instant prévu en France. La fondation Mozilla ne fournit pas de chiffres, mais des analystes estiment que ces appareils se sont déjà écoulé à 500.000 exemplaires en six mois d’existence.
« Nous ne fournissons que le logiciel, donc pour chaque nouveau pays, nous devons nouer des partenariats avec des opérateurs et des fabricants », explique Tristan Nitot, représentant de Mozilla pour la France. Les appareils, fabriqués par les constructeurs chinois TCL (sous la marque Alcatel One Touch) et ZTE, ainsi que par le sud-coréen LG, sont proposés notamment par Telefonica, Deutsche Telekom ou America Movil. Sept nouveaux modèles de « Firefox phones » ont été présentés lors du Mobile World Congress 2014, à des prix compris entre 70 et 100 euros.
Firefox pas disponible sur iPhone
Pour Mozilla, fondation à but non lucratif, le passage d’un logiciel de navigation pour PC à un système d’exploitation se justifie par l’importance prise par les smartphones dans l’accès à Internet. « Le prochain milliard d’internautes utilisera un téléphone, pas un PC », explique Tristan Nitot. Or il est difficile de proposer un navigateur web indépendant sur les plates-formes mobiles actuelles. Sur les téléphones Android, Firefox doit affronter la concurrence du logiciel Chrome de Google, pré-installé sur les terminaux. Et il n’est pas disponible sur iPhone, « car Apple ne nous autorise pas à utiliser notre propre moteur de navigation ». D’où l’idée de proposer un système d’exploitation pour téléphones « open source », basé sur un noyau Linux, et qui n’oblige pas les développeurs à créer des applications spécifiques car il utilise un standard venu du Web, le langage HTLM5.
Firefox OS est proposé gratuitement aux opérateurs et fabricants, et son utilisation ne rapporte pour l’instant rien à Mozilla. La fondation tire ses revenus (311 millions de dollars en 2012) d’accords passés avec les moteurs de recherche, principalement avec Google, qui bénéficie d’un accès direct depuis la fenêtre du navigateur Firefox sur PC. « A terme, le modèle économique de Firefox OS devrait être le même que celui sur PC », estime Tristan Nitot.
Firefox : le 'click-to-play' activé pour tous les plugins hors liste blanche
Mozilla va bientôt franchir la prochaine étape de la sécurisation des plugins sur son navigateur Firefox. Une mesure qui ressemble pour certains à la volonté d'évincer les plugins externes, puisqu'ils seront désactivés par défaut, et nécessiteront un clic de l'utilisateur, alors prévenu des risques éventuels pour sa sécurité.
Le "click-to-play" sera activé par défaut en septembre, et débutera évidemment par la version alpha (le canal de diffusion 'Aurora'). Seul Flash - et uniquement la dernière version du logiciel - sera fonctionnel sans clic préalable de l'utilisateur. Pour les autres cependant, il reste une voie de contournement de la nouvelle politique de sécurité.
Date limite le 31 mars
Les développeurs de plugins peuvent en effet se porter candidat à l'inscription de leur logiciel en liste blanche. Celle-ci sera valable pendant 30 semaines au total - 6 semaines en bêta, 24 en version stable. La première candidature permettra cependant d'obtenir uniquement la présence en liste blanche sur la bêta pendant 6 semaines. Il faudra reproposer le plugin pour obtenir 24 semaines en version finale.
La date limite de candidature est fixée au 31 mars. Une politique assez contraignante pour les développeurs, mais qui devrait aider à la sécurisation du poste de travail. Et ne poursuit visiblement pas cet unique objectif... Car pour voir leur plugin inscrit en liste blanche, les développeurs devront fournir un "plan crédible" de passage aux technologies web standard.
Il semble donc que Mozilla essaie au passage de se débarrasser des plugins construits sur la Netscape Plugin API (NPAPI), prise en charge par plusieurs navigateurs pour la rédaction de plugins. Il y a donc bien une volonté d'accélérer le passage aux technologies standardisées du web... Voire de se débarrasser de certains plugins, comme l'explique la Déclaration de politique de liste blanche pour les plugins de Mozilla :
"Alors que nous pensons que les plugins sont aujourd'hui largement inutiles et dommageables pour l'expérience utilisateur, beaucoup de nos utilisateurs et développeurs comptent encore sur un petit nombre d'entre eux pour des fonctions critiques. (...) Nous reconnaissons aussi que leurs auteurs ont besoin de temps pour ajuster les remplacements basés sur le web. Nous invitons donc ceux-ci à postuler à une dérogation de court terme à notre politique de blocage."
Le but est très clair : se débarrasser des plugins. D'autant qu'il n'est pas mentionné qu'une quelconque nouvelle dérogation puisse être accordée après la période initiale. Ce qui ressemble ni plus ni moins qu'à la politique de Google avec Chrome vis-à-vis des plugins NPAPI.
Pour Google comme pour Mozilla, la sécurité, les performances du navigateur, la réduction de la complexité et l'expérience utilisateur - notamment sur mobile - bénéficieront tous de la nouvelle politique. Pour les plugins NPAPI, c'est une fin de règne qui s'annonce.